Louis Meigret

Les textes personnels de Louis Meigret

La plupart des textes personnels de Louis Meigret sont des traités sur la langue française.

Louis Meigret est connu aujourd’hui pour ses positions en faveur d’une écriture « cadrant » avec la prononciation. Ces propositions sont exposées pour la première fois dans le Traité touchant  le commun usage de l’écriture. L’ouvrage paru en 1542 chez Denis Janot fait l’objet d’une réédition en 1545 chez sa veuve Jeanne Marnef. Le Traité de Meigret y précède trois opuscules d’Etienne Dolet (La manière de bien traduire, La punctuation de langue françoyse, Les accents de la langue françoyse).

A partir de 1548, il publie chez Chrétien Wechel des ouvrages dans lesquels il expérimente ce nouveau système. Le premier texte est une traduction : il s’agit du Menteur de Lucien. Dans la préface, Louis Meigret expose son système et revient sur les principes qui ont guidé l’invention de cette graphie rénovée.

En 1550, c’est la première grammaire du français en français qu’il publie dans cette nouvelle orthographe : Le Tretté de la grammere françoeze.

Suivra la fameuse querelle de l’orthographe. Meigret répond à ses adversaires  et contradicteurs (Guillaume Des Autels et Jacques Pelletier) en utilisant toujours la graphie phonétique qu’il préconise. Trois ouvrages paraissant chez Wechel entre 1550 et 1551 : La Reponse à L’Apolologie de Jaqes Pelletier (1550), Les defęnsesde Louís Meigręt touchant son orthographíe Françoęze (1550), La Reponse de Louis Meigręt à la dezesperee repliqe de Glaomalis de Vezelet (1551).

Chrétien Wechel ne prolongera pas davantage l’expérience. Les ouvrages que Meigret publiera ensuite reviennent à l’orthographe traditionnelle. Il s’agit pour la plupart de traductions, à l’exception du Discours touchant l’origine du monde, son dernier texte personnel, qui paraît en 1554. Dans la préface, Louis Meigret déplore d’avoir dû renoncer à une orthographe rationnelle : « Au demeurant, si le bâtiment de l’escripture vous semble autre et different de la doctrine, qu’autrefoys je mis en avant, blamez en l’imprimeur, qui a préféré son gain à la raison : esperant le faire beaucoup plus grant, et avoir plus propre depeche de sa cacographie, que de mon orthographie ».